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Pour étudier en Belgique, les carabins français devront se soumettre à la « roulette belge » et seulement une fois

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Amine



Pour étudier en Belgique, les carabins français devront se soumettre à la « roulette belge » et seulement une fois
Publié le 03/07/2012 Partager sur Twitter Partager sur Facebook Imprimer l'article Envoyer à un confrère Enregistrer dans ma bibliothèque Reduire Agrandir

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Bruxelles, le mardi 3 juillet 2012 – Voici plusieurs années que les facultés de médecine belges ainsi que l’ensemble des écoles préparant à diverses professions de santé doivent faire face à un afflux important d’étudiants français. Les atouts de la Belgique pour ces jeunes français aspirant à épouser une carrière médicale sont très nombreux. Outre la proximité avec leur pays et le partage de la même langue, les études de médecine, de dentisterie ou encore de maïeutique ont en effet la particularité en Belgique d’être accessibles sans concours. S’il faut satisfaire quelques exigences en matière de notes, elles sont moins insurmontables que celles qui prévalent en France (il est ainsi nécessaire de présenter une moyenne de 12 et de ne compter dans ses bulletins aucune note en dessous de 10). Ajoutons à cela que la qualité de l’enseignement y est parfaitement comparable à celui dispensé en France et que le coût de l’inscription est modique et il sera aisé de comprendre pourquoi nombre de jeunes Français n’hésitent pas à faire de la Belgique leur plat pays.
45 % des étudiants en dentisterie en Belgique sont français

Tout au moins, le temps que durent leurs études. A la fin de leur cursus, la très grande majorité des étudiants français s’en retourne vers l’hexagone pour exercer leur profession, privant d’autant de nouveaux médecins, vétérinaires ou kinésithérapies la Belgique. Une situation dont l’impact est croissant ces dernières années quand on sait que la proportion d’étudiants français sur les bans des facultés de médecine belges est passée de 17 à 26 % entre 2005 et 2010 et de 30 à 45 % en dentisterie. Par ailleurs, les inscriptions des jeunes Français ont souvent fait exploser le nombre d’étudiants, contraignant les universités à s’adapter à des affluences record, sans pour autant bénéficier d’une augmentation de budget en conséquence. Aussi, également peut-être un peu lasse de subventionner ainsi la formation de futurs professionnels français à la place de sa voisine, la Belgique a choisi dès 2006 d’adopter une politique de quotas. Ainsi, en 2007, un décret limitait à 30 % la part d’étudiants non résidant en Belgique depuis au mois trois ans dans huit filières : la kinésithérapie, la médecine vétérinaire, la maïeutique, l’ergothérapie, la logopédie (orthophonie), la podologie-podothérapie, l’audiologie, ainsi qu’au sein des écoles d’éducateurs spécialisés. Pour avoir la chance de pouvoir étudier sous les cieux belges, les jeunes étrangers se destinant à ces futures carrières (pour la plupart français) devaient avoir désormais justement un peu de chance, d’être tiré au sort.
La Cour constitutionnelle ne plaide pas pour sa patrie

De nombreux recours, constitués notamment par des étudiants français, avaient été formés contre ces textes. Cependant, en 2010, la Cour européenne de justice avait donné tort à ceux se prévalant de la libre circulation des étudiants pour demander l’annulation de ces « quotas ». « Une inégalité de traitement fondée indirectement sur la nationalité peut être justifiée par l’objectif visant à maintenir un service médical de qualité, équilibré et accessible à tous dans la mesure où il contribue à la réalisation d’un niveau élevé de protection de santé publique », soulignait-elle. Aussi, chargeait-elle la Cour constitutionnelle de Belgique d’examiner chacun des textes contestés en se basant sur « une analyse objective, circonstanciée et chiffrée » afin d’en confirmer ou non la nécessité. Chargée d’une telle mission, la Cour constitutionnelle belge n’aura pas fait preuve en se prononçant de « chauvinisme » particulier. Elle a en effet estimé que devaient être annulés six des huit décrets instaurant un quota. Seules demeuraient donc en vigueur à ce jour les limitations concernant la médecine vétérinaire et la kinésithérapie (discipline dans laquelle on a compté certaines années 80 % d’inscrits non belges !).
La roulette belge bientôt également imposée en orthophonie ?

Aujourd’hui, fort de cette jurisprudence, le gouvernement belge vient de prendre deux nouveaux décrets, limitant à 30 % la part d’étudiants n’ayant pas résidé en Belgique au cours des trois dernières années qui concernent la médecine et la dentisterie. Pour bénéficier d’une place dans les facultés belges, les jeunes français devront donc croire en leur bonne étoile. Ils seront en effet soumis à ce qui a été baptisée la « roulette belge » : un simple tirage au sort. Ils ne pourront par ailleurs postuler que dans une seule faculté. « C’est la solution de facilité, mais il n’y a pas d’alternative » explique cité par le Monde le doyen de la faculté de médecine de Liège, le professeur Gustave Moonen. Ces deux textes pourraient être suivis dès l’année prochaine d’un quota semblable en orthophonie. Dans cette discipline, certains étudiants belges ne parviendraient en effet pas cette année à s’inscrire, en raison de la concurrence trop importante des jeunes français. « Il est inacceptable qu’un étudiant ne puisse pas avoir une place en logopédie » a dénonce ce matin sur les ondes de la RTBF, le ministre de l’Enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Jean-Claude Marcourt.
Si tu n’es pas tiré au sort en Belgique, tire-toi en Croatie

L’adoption de ces décrets et la perspective de nouvelles mesures de limitation ont été beaucoup critiquées par les étudiants (belges et français). Mais il n’est pas sûr que l’on voie cette année comme en 2006 les jeunes français défiler sous les fenêtres des bruxellois. Aujourd’hui en effet, l’aval de la Cour européenne de justice ,et sans doute pour une certaine part le contexte économique, pourraient dissuader les mouvements de rébellion. Les jeunes français se consoleront par ailleurs à l’idée que d’autres « eldorados » existent désormais en Europe : la Croatie et la Roumanie qui ont cependant le désavantage d’être plus éloignées et non francophones.


Aurélie Haroche

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